Maison de la Recherche, Sorbonne Université, 28 rue Serpente, 75006 Paris
Journée d'études des doctorants
Maison de la Recherche, Sorbonne Université, 28 rue Serpente, 75006 Paris
Nous avons le plaisir d’annoncer la journée d’Étude suivante sur « L’importance des enjeux
minoritaires au Royaume-Uni et leur prise en compte politique dans la médiation par
l’art, pour une compréhension sociologique du processus de construction identitaire
comme cadre et outil d’établissement » avec la collaboration de HDEA (Histoire et
Dynamique des Espaces Anglophones) et de l’École Doctorale IV (Civilisations, Cultures,
Littératures et Sociétés) de Sorbonne Université.
PROGRAMME
9.00-9.15 Accueil des participant.e.s/ Registration
9.15-10.00 Conférence plénière/ Keynote Address : Professor Rosalind Galt, King’s College
London and Associate Professor Karl Schoonover, Warwick College, “The Politics of British
Identities in Queer Cinema”
10.00-10.30 Discussion
10.30-10.45 Pause café/ Coffee break
SESSION 1 Modérateur.rice / Chair : Professor Rosalind Galt, Professor Karl Schoonover
10.45-11.00 Anna Lloyd Hellier, Doctorante, Sorbonne Université, “Dramatising suffering :
how the early Quakers brought accounts of perceived injustices into the public arena to seek
constitutional reform”
11.00-11.15 Marie-Pierre Vincent, Doctorante, Sorbonne Université, “Future Hackney : the role
of a photographic project carried out in a threatened local community market in the
inclusion of Afro-Caribbean ethnic and social minorities”
11.15-11.30 Sophia Benmoussa, Étudiante en Master 2, Sorbonne Université, “The art of oral
poetry in the British Somali community, a potential tool for integration in Great Britain?”
11.30-11.45 Karine Reuillon, Professeure certifiée d’anglais au collège-lycée Sainte Cécile
(inscription en doctorat 2019), “Music and dancing : popular tools to help integrate in British
society or a hindrance to genuine integration?”
11.45-12.30 Discussion
12.30-14.00 Pause Déjeuner/ Lunch
14.00-15.00 Table ronde : Modératrice/ Chair : Professor Claire Charlot, Sorbonne Université
15.00 Clôture de la journée d’étude/ End of the Colloquium
L’importance des enjeux minoritaires et leur prise en compte politique dans la médiation
par l’art, pour une compréhension sociologique du processus de construction identitaire
comme cadre et outil d’établissement.
Le Royaume-Uni, terre de diversité et d’immigration ancienne. Depuis l’après-guerre, la
politique officielle britannique a favorisé l’expression des particularismes des différentes
minorités. Longtemps plébiscité, le multiculturalisme britannique se définissait comme le
moyen de faire coexister au sein de la société des groupes différenciés, dans un climat apaisé.
Mais, depuis la fin des années 1990 et les émeutes urbaines de l’été 2001, ce modèle fait
beaucoup moins l’unanimité qu’auparavant. Les récentes mobilisations minoritaires ont mis en
évidence une réflexivité accrue de la conscience sociale dans un environnement
structurellement complexe. Le multiculturalisme britannique semble désormais remis en
question, accusé de nuire à la cohésion sociale, si bien que le Royaume-Uni évolue désormais
vers une politique qui vise une plus grande intégration des minorités dans la société britannique.
Les difficultés que rencontre la théorie politique pour donner un fondement général à l’ordre
démocratique la conduisent dans ses traditions les plus influentes, à une exigence plus ou moins
explicite d’homogénéité sociale. Or, une minorité se définie selon un contexte, et non
fondamentalement de manière absolue. On peut l’analyser ici au regard de la population d’une
nation, d’une zone géographique, des religions, des langues, de la culture, ou d’une catégorie
sociale définie par discrimination comme les homosexuels, les femmes ou les gens du voyage
par exemple. En outre, la définition des minorités dépend également des stratégies de la
minorité elle-même, par son rôle géopolitique, économique ou culturel.
Lors de cette journée d’étude, il s’agira de réfléchir à l’intersection entre l’intégration des
minorités au sein de la société britannique et la médiation par l’art. Qu’est-ce que cela signifie
pour une société de s’ouvrir à des minorités par la culture et les arts ? En quoi est-ce que cela
contribuent-ils à créer un dialogue, un échange, un rapprochement et un sentiment
d’appartenance ? La culture et les arts, qu’ils soient populaires ou impulsés par les pouvoirs
publics, peuvent-ils favoriser les processus d’intégration sociale et d’inclusion des minorités,
de compréhension mutuelle et interculturelle dans un contexte de pluralisme et de diversité, ou
au contraire essentialisent-ils les différences de l’autre (aspects esthétiques) ? Les productions
artistiques, inspirées ou non par leur expérience de la discrimination, changent-elles et
enrichissent-elles les cultures artistiques locales par des processus tels que le « métissage
culturel », la fusion et l’invention ? Si l’engagement et l’expérimentation culturelle, politique
et sociale semblent souvent conduire à différentes formes positives d’inclusion et à de meilleurs
rapports sociaux, elles ont un rôle déterminant dans la transmission de la culture et des valeurs.
Dans une large mesure esthétique, l’art sert un processus social, en facilitant des rencontres
entre différentes populations qui partagent le même « espace ». Aussi, nous observerons dans
quelle mesure les discours dominants peuvent être remis en question donnant lieu parfois à des
conversations sociales et des débats politiques difficiles mais essentiels. La relation entre
l’expression artistique et l’inclusion des minorités et de ces groupes disparates invitera donc à
s’intéresser aux dimensions culturelles, sociales et politiques de cette intersection complexe
dans l’inéluctable mutation de la société britannique.