Émilie Blanc, « Politiques visuelles dans la région de San Francisco : affiches et féminismes (années 1960-1970) »

Mar
16
March 16, 5:00 pm
Where

Maison de la Recherche, 28 Rue Serpente, 75006 Paris (Salle D035 - Amphi Molinié)

Séminaire HDEA « La Californie en questions » avec Émilie Blanc, historienne de l’art contemporain, Université Rennes II

Marchers in the Community Contingent hold an official Women's March San Francisco banner, 18 January 2020, Pax Ahimsa Gethen (Source: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:San_Francisco_Women's_March_20200118-9128.jpg)

Where

Maison de la Recherche, 28 Rue Serpente, 75006 Paris (Salle D035 - Amphi Molinié)

En 1978, à l'Intersection Gallery de San Francisco, Don't Call Me Sweetheart, A Poster Exhibition of Women's Images and Issues réunit plus de cinquante affiches ayant trait à la participation des femmes aux luttes internationales pour les féminismes et les libertés. Cette exposition souligne la pertinence de l'affiche en tant qu'expression artistique et politique au sein des mouvements de libération des années 1960 et 1970, comme les mobilisations féministes. Durant ces deux décennies, un nombre important d’activistes et d’artistes en Californie du Nord s’emparent de l’affiche afin de répondre à l’urgente nécessité de reconsidérer à la fois l’art et la société. Leur intérêt se porte tant sur les qualités formelles de l’affiche, sur ses potentialités d’impact dans l’espace urbain, que sur ses possibilités de reproductibilité en grand nombre, rapide et peu coûteuse, ce qui en fait un outil puissant de politique visuelle permettant de diffuser des discours contre-hégémoniques à un large public, dont s’est par exemple saisi le collectif Red Pepper Posters. Pouvant être brandie lors des manifestations, placardée dans les rues, reproduite dans la presse, mais aussi pouvant pénétrer dans les foyers et les espaces de travail, l’affiche apparaît comme un moyen particulièrement puissant de faire circuler les perspectives féministes. Les activistes et artistes l’utilisent pour véhiculer des idées vers une société transformée, abordant un large éventail de sujets, dont les violences contre les femmes, les répressions politiques ou encore la gentrification. En relation avec le contexte culturel, social et politique, nous analyserons un corpus d’affiches liées aux féminismes et réalisées dans la région de San Francisco dans les années 1960-1970 : comment ces activistes et artistes ont visuellement lutté contre les oppressions et imaginé la libération ?


Biographie
Émilie Blanc (historienne de l’art contemporain, chercheuse associée à l’EA 1279 Histoire et critique des arts, université Rennes 2) analyse principalement les relations entre art et politique. Soutenu à l’université Rennes 2, son travail doctoral « Art Power : tactiques artistiques et politiques de l’identité en Californie, 1966-1990 » a reçu en 2018 le deuxième prix de thèse du GIS – Institut du Genre. Avec le soutien de la bourse 2018-2019 de la Terra Foundation for American Art à l’Institut national d’histoire de l’art, elle a initié un projet de recherche sur l’affiche comme expression artistique et politique en Californie du Nord durant les années 1960 et 1970.