Programmes de recherche

Territoires

Programme de recherche ayant démarré en 2018.

Programme et thèmes :

Nous nous intéresserons aux logiques et pratiques qui président à la création du territoire, en tant qu’espace infusé de valeurs, récits et savoirs. Nous nous pencherons en particulier sur les processus de médiation et d’hybridation entre le matériel et le culturel / symbolique, du 19 au 21e siècle, principalement dans les Îles britanniques et aux Etats-Unis.

Dans nos recherches, ce travail d’appropriation du territoire par un groupe donné se double d’un travail d’ingénierie sociale, soit l’organisation de la vie communautaire autour d’intérêts plus ou moins partagés, au moyen de savoirs et d’expertises techniques, tels que démontrés par les réseaux d’acteurs suivants:

  • À échelles multiples, les institutions de gouvernances locales, régionales, nationales et transnationales; les institutions militaires.

  • La communauté scientifique : ingénieurs agronomes, spécialistes de l’environnement, urbanistes, géographes et historiens.

  • La société civile et ses diverses composantes: publics, travailleurs, agriculteurs et associations.

L’aménagement du territoire peut à ce titre se comprendre comme entreprise sociotechnique, soit l’ensemble des relations et rôles sociaux encodés, façonnés et prescrits par les objets dont s’entoure un groupe donné : ses appareillages juridiques, ses “machines, ses textes, mais aussi ses bâtiments – chacun d’entre eux étant susceptible d’opposer de la résistance”, selon la définition qu’en livre John Law (Law 1992, 4). Ainsi que la définissent par exemple les partisans de la théorie de l’acteur-réseau, la technique est cette activité qui, au cours de leur fabrication, investit les objets d’une part subjective, laquelle non seulement représente leurs concepteurs mais véhicule implicitement les instructions normatives pour leur bon usage.

Ces processus d’ordonnancement du territoire géographique et social s’appuient sur des processus de modélisation et simplification de réalités complexes, fragmentaires ou conflictuelles - au nombre desquels participent notamment la quantification, la traduction ou tout autre effort de médiation chargé d’identifier des dénominateurs communs entre groupes divers voire antagonistes (comme, par exemple, en situation de conflits ou en cas d’allégeances nationales multiples).

Nous développerons trois thèmes en particulier :  

  • Les pratiques culturelles populaires et de loisirs,  en particulier autour de lieux de mémoire articulant entre eux espaces et récits, au premier rang desquels les récits historiques.

  • Les politiques environnementales: politiques d’aménagement du territoire, politiques agricoles, gestion et préservation des ressources / des écosystèmes;

  • Les frontières, interfaces et points de contact inter-groupes : politiques de mobilisation, enrégimentement, réconciliation et coalitions de réseaux d’acteurs


 

L’équipe travaille en réseau au niveau national avec l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), l’EHESS ainsi que des institutions patrimoniales comme l’Historial de la Grande Guerre à Péronne.

L’objectif est également international avec les Universités irlandaises et britanniques de Galway, Trinity College Dublin, University College Dublin, Belfast, Oxford et Liverpool, ainsi que des universités et institutions nord-américaines : UCLA, UCSD (San Diego), Lexington Library.

 

Afin d’explorer ces thèmes de façon transversale, nous organiserons des séances de travail et d’échange autour de cartes liées à nos objets de recherche. Un format mensuel est envisagé.

 

Plusieurs journées d’étude sont programmées :

  • Nouveaux lieux de mémoires - construction de récits dans les musées et dans des espaces inhabituels (tels que les centres commerciaux)

  • Questions environnementales - perspectives historiques et contemporaines

  • Quand le territoire devient un enjeu - contestation, revendication et transformation.


Les réflexions menées dans le cadre de ces journées d’étude permettront d’élaborer un projet de colloque en commun, afin de rendre compte de l’avancement du programme.