Sirine MECHBAL

Sirine MECHBAL

Vendeurs de rue Egyptiens et Mexicains à New York : enjeux d’organisation et conflits territoriaux.

Ma recherche porte sur les dynamiques d’organisation spatiale, économique et politique liées à la vente de rue dans la ville de New York, par le biais d’une comparaison entre "street vendors" Égyptiens et Mexicains. « Capitale du street vending », la ville de New York représente un cas quasi unique : employant plus de 20,000 personnes, il s’agit à la fois d’un secteur économique très actif et d’une vitrine culturelle. De fait, l’histoire de la ville, marquée par de nombreuses vagues d’immigration, est étroitement liée à la vente de rue. C’est en effet une activité économique qui ne requiert pas un capital de départ important, permet de survivre à l’arrivée et constitue parfois la première étape d’une mobilité ascendante (dont l’aboutissement serait l’ouverture d’un commerce « en dur » ou "brick and mortar business", magasin ou restaurant). Depuis les années 1990, le nombre de "food carts" et "food trucks" servant la désormais célèbre "halal food" (sorte de synthèse entre différents éléments des cuisines du Moyen-Orient, adaptés à la rue new new-yorkaise) n’a cessé d’augmenter dans les rues de Manhattan. Succédant aux Grecs, très présents dans la vente de rue durant les années 1970 et 1980, les immigrés Égyptiens ont introduit et consolidé un monopole sur cette marchandise devenue incontournable dans le paysage de la "street food" new-yorkaise. Au même moment, l’immigration Mexicaine vers les États-Unis atteignait un pic, une grande partie de ces nouveaux arrivants choisissant de s’installer dans la ville de New York. Pour ces immigrés, nombreux à être arrivés dans des conditions plus précaires que leurs homologues Égyptiens, la vente de rue repose sur des ressources plus fragiles et constitue souvent une activité visant à survivre au jour le jour. Confrontés à l’hostilité des autorités municipales, des commerces et des riverains des quartiers dans lesquels ils/elles exercent leur activité, quelles sont les stratégies déployées par ces "street vendors" ? S’appuyant sur un travail de terrain et sur les méthodes de l'observation ethnographique , cette recherche vise à rendre compte de la multiplicité des rapports au travail et à la mobilisation collective rencontrés chez ces vendeurs et vendeuses, à la lumière de leur parcours migratoire, des cultures entrepreneuriales d’origine et de leur rapport au déclassement.