Rebecca LYNE

Rebecca LYNE

Les femmes achètent-elles «woke» ? Une analyse comparative des attitudes des femmes à l’égard des idées, politiques et produits woke en France et au Royaume-Uni.

Si « l’avenir est féminin », qu’est-ce que cela implique pour l’avenir de « woke » au sein de la société ? Ce projet de recherche a pour but d’étudier l’influence de l’idéologie, des idées et des politiques « woke » sur les femmes, et l’influence que les femmes auront en retour. Cette recherche va d’abord analyser « woke » tel qu’on peut l’observer dans le langage, les motifs, les pratiques et les politiques des entreprises et des institutions grand public en France et au Royaume-Uni. Généralement défini comme une « mise en garde contre la discrimination et l’injustice raciale ou sociale », la recherche complètera cette définition de «woke » par une approche « intersectionnelle ». « L’intersectionnalité est une optique qui permet de discerner les lieux de présence et de collision du pouvoir, ses imbrications et ses intersections » (Crenshaw, 2017). De plus en plus critique comme un « nouveau marxisme culturel » (Pluckrose, H. and Lindsay, J.,2020 et  même un religion (Pinker,S., 2020) qui remplace les notions du classe avec l’identité de groupe soit de la race, du genre, de la sexualité, etc. cette recherche confrontera cette perspective en cherchant à connaître l’impact de « woke » au sein d’un groupe en particulier, les femmes. De quelle façon vivent-elles cet impact ? En adhérant à « woke » ou en le rejetant ? 

En deuxième lieu, cette recherche s’attache à étudier l’importance des femmes pour « woke », en tenant compte de leur influence au sein du marché. Que ce soit aux États-Unis, en Grande-Bretagne ou en France, les femmes sont le principal moteur du marché. Elles sont responsables d’environ 60 à 80 % des décisions en matière d’achats, tous services et toutes catégories de produits confondus. Dans le cadre de cette recherche, on s’intéresse précisément à l’idée, ou plutôt à l’hypothèse selon laquelle, si les femmes ont une influence décisive sur le marché des biens de consommation, elles contrôlent également le marché des idées.

Outre leur influence décisive sur le marché, il faut également s’interroger sur l’identité des femmes en France et au Royaume-Uni. En 2018, 27 % des femmes britanniques et 33 % des femmes françaises se considéraient « féministes ». L’on pourrait alors présumer que la plupart des femmes britanniques et françaises ne se considèrent pas « woke ». Cependant cela dépend de la catégorie d’âge. En effet les femmes entre 18 et 30 ans, qui désormais revendiquent le mot « féministe » à un taux de 57 %. En France, les taux sont similaires et s’élèvent jusqu’à 60 % parmi les femmes entre 35 et 49 ans, et jusqu’à 76 % parmi les femmes entre 25 et 34 ans respectivement. Mais la question persiste : les femmes achètent-elles « woke » sous toutes ses formes ? Y a-t-il des choses auxquelles les femmes, y compris les féministes, attachent plus d’importance ? Les femmes ont-elles par conséquent le pouvoir de construire ou de détruire le wokeism dans la culture et la société ?

En dernier lieu, cette recherche vise à analyser et à comparer les adaptations culturelles à « woke» à l’extérieur des États-Unis. Autrement dit, à quoi ressemble « woke » à Londres et à Paris à la différence de New York, Seattle et Minneapolis ? En dernière instance, la recherche est centrée sur la façon dont les femmes, en dehors du contexte américain, en France et en Grande-Bretagne tout particulièrement, répondent au concept de « woke» suivant la place qu’il occupe dans leurs vies et dans leur vécu.